Tous, sans exception, étaient là, animés par la même rage et la même détermination. Même s’ils étaient conscients de leurs chances presque nulles face à l’ennemi et malgré leur mission pratiquement impossible, leurs cœurs étaient tout de même gonflés d’espoir et ils n’avaient pas peur face à la mort.

Le plan du Capitaine pour mettre fin à la tyrannie que leur imposait cet ennemi visiblement plus fort, plus agile, plus intelligent et surtout plus stratégique consistait à infiltrer le camp ennemi et d’aller y faire exploser une bombe qui raserait leur base en entier.

Or, cela était vraisemblablement du suicide. Tous savaient qu’à cet instant, ils allaient y laisser leur peau. Malgré tout, aucune inquiétude ne se sentait à l’intérieur de ces grands hommes. Au moment de s’élancer vers les lignes ennemies, de tous leurs cœurs et de toutes leurs forces, les guerriers poussèrent un cri qui fit trembler ciel et terre : l’ultime hurlement du guerrier.

Ensuite, comme des fauves en furie, ils partirent en courant vers les lignes ennemies, jusqu’à maintenant infranchissables vue la force insurmontable de l’opposant. Ils savaient qu’ils couraient vers leur ciel, mais ces frères d’armes n’étaient pas craintifs, car leur dessein commun était de mourir dans l’honneur. Les balles des antagonistes fusaient de toutes parts et les soldats tombaient comme de vulgaires mouches.

Toutefois, le Capitaine de l’armée, le détenteur de la bombe, lui, ne pouvait se résoudre à échouer. Il se devait de réussir pour l’honneur de sa patrie et de ses presque fils qu’il avait toujours aimés comme un père se doit d’aimer ses enfants. Il cavalait de toutes ses forces, de toute sa rage et de tout son amour, tête baissée, sans jamais regarder en arrière. Il réussissait à éviter toutes les balles, comme par magie, sans exception. On aurait dit qu’une puissance divine l’accompagnait et le protégeait. Cet épouvantable spectacle d’un jeu contre la mort était incroyable et presque impossible à réaliser.

Il n’en avait peut-être pas conscience, mais tous étaient braqués sur lui. Tous ses compagnons étaient désormais morts. Il allait mourir seul. Il allait périr pour mener sa mission à terme et actionner cette bombe qu’il s’apprêtait à déposer dans le camp ennemi pour les anéantir.

À ses yeux, le sacrifice de sa vie était bien mince comparé à celui d’un peuple entier qui ne rêve que de paix et de bonheur.

Il se trouvait maintenant à quelques enjambées des lignes ennemies. Malgré la cuisante et douloureuse fatigue qui l’assaillait de tout son corps, dans une explosion d’énergie, il courut les deniers pas et se rendit jusqu’aux lignes adverses comme aucun homme n’aurait pu le faire à ce jour, avec autant de bravoure.

Le Capitaine avait réussi là où tous avaient échoué.

Il avait vaincu cet ennemi qui détenait le titre de champion de la ligne de football depuis trop d’années.

PAR MAXIME POTVIN-ROY

Une réflexion sur “Les soldats de l’espoir

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